Les forêts d'ardenne
Les forêts des Ardennes. Le pluriel s'impose. Seulement déchirées par les vallées des fleuves et rivières où les hommes ont bâti villes et citadelles, nos forêts ont gardé leurs visages multiples qui fascinaient déjà Jules César.
Enveloppant les crêtes, couvrant les coteaux abrupts ou formant des océans de vert sur les plaines et plateaux, nos forêts des Ardennes sont tour à tour et parfois tout à la fois légendaires, nourricières, peuplées de noble gibier ou faussement désertiques. Les forêts, à la fois le coeur et le poumon de tout un territoire.
Entrez, c'est tout vert
De tout, pour tous
Marcheur ou curieux ou joueur ? Les trois à la fois ? Qu'importe. Dans les forêts ardennaises, vous aurez le choix.
- Balades guidées par des spécialistes passionnés et généreux, désireux de partager leur savoir, pour appréhender richesse de la flore et de la faune… Ou même, quand la saison s'y prête, dénicher ici de savoureux champignons à déguster en omelette et là de fraîches myrtilles ou fraises des bois pour un dessert gourmand.
- Randonnées libres en suivant les parcours balisés ou escapades plus sportives (course d'orientation)…
- Visites de parcs thématiques (réserves animalières, parc Argonne découverte), musées dédiés à la forêt et à ses richesses et ses métiers, sites ludiques pour petits grands (accro-branche, paintball)…
- Plongées dans le passé historique ou légendaire via les sentiers de contrebande ou routes séculaires qu'empruntaient les moines défricheurs…
- Et même en hiver, des soirées au coin de la cheminée à écouter des artistes enchanteurs narrer des contes où se glissent les elfes et les esprits magiques des forêts de jadis… Car ici, d'une clairière l'autre, de chênaies en hêtraies, mille mystères et mille légendes ont traversé le temps pour toujours nous émerveiller.
Pour plusieurs jours ou quelques heures, les forêts d'ici font tout pour que vous vous y sentiez chez vous. Vous apprendrez à les connaître. Vous apprendrez à capturer dans votre appareil photo des cartes postales aux couleurs variées comme les saisons ou dans votre mémoire sensorielle des parfums, des lumières, des millions de litres d'air pur et d'eau claire… Les Ardennes et leur forêt, un mariage aux vœux toujours renouvelés. Vous êtes convié au bal !
Une forêt, trois pays
Les forêts d'Ouest en Est
D'origine celtique, la mythologie des forêts d'Ardenne rappelle celle de Brocéliande. Fantastique, mystérieuse. Au fil du temps, des variantes sont apparues. Et au fil des kilomètres aussi. Comme si chaque morceau du puzzle, chaque pièce de la mosaïque revendiquait une spécificité pour composer un ensemble et singulier, et pluriel. A l'ouest, voici d'abord le massif des Ardennes françaises. 60 000 hectares. Dont 46 000 de feuillus et 10 000 de conifères de part et d'autre de la Meuse, de Charleville à Givet. Le Parc naturel régional des Ardennes a en charge sa protection et son développement.
Dans les Ardennes belges, au nord-ouest, voici ensuite la forêt du Pays de Chimay. 44 000 hectares aux confins des provinces du Hainaut et de Namur. On glisse le long de la frontière et voici la forêt de la Semois et de la Houille, qui par endroits, bien sûr, se confond avec sa cousine
française. Plus à l'est encore, la Grande Forêt de Saint-Hubert, fière de ses 100.000 hectares où, comme son nom l'indique, les chasseurs et les cervidés et sangliers se font face depuis des siècles dans une ode commune à la nature intacte. On descend ensuite vers Arlon pour pénétrer dans la Forêt d'Anlier et ses 7 000 hectares.
Plus à l'est, voici la forêt des Hautes-Fagnes, où les arbres voisinent jusqu'à la frontière allemande une zone de tourbières et de landes spécifiquement protégée. Le Parc naturel Hautes Fagnes–Eifel qui couvre quelque 67 000 hectares est chargé de sa préservation et de sa mise en valeur, et inclut une partie allemande.
Enfin, on doit citer la forêt des Tailles sur le plateau qui jouxte Houffalize, les Bois du Pays de Famenne et la forêt gaumaise, sous-ensembles des précédentes (celle d'Anlier, notamment) qui revendiquent à juste titre une identité propre.
Au sein du Grand-Duché de Luxembourg, enfin, dont un tiers du territoire est forestier, le nord du pays se fond dans la région Éislek (forêt des Ardennes luxembourgeoises), aux confins des massifs belges et allemands.
A l'écart de ces entités ardennaises stricto sensu, la forêt d'Argonne, qui couvre le sud du département des Ardennes françaises, a préservé ses atouts et ses charmes malgré les terribles combats des deux guerres mondiales du XXe où sa position stratégique fut éprouvée.
La forêt d’Ardenne : mot magique
qui fait vibrer tous nos sens
De Jules César à Julien Gracq
Près de 2 000 ans après Jules César qui la décrit déjà comme la plus imposante de la Gaule, c'est la forêt ardennaise qu'évoque Julien Gracq dans son récit logiquement titré « Un Balcon en forêt » (éditions José Corti, page 19).
"La forêt était courtaude - c'était des bouleaux, des hêtres nains, des frênes, de petits chênes surtout, ramus et tordus comme des poiriers - mais elle paraissait extraordinairement vivace et racinée, sans une déchirure, sans une clairière ; de chaque côté de l'aine et de la Meuse, on sentait que de toute éternité cette terre avait été crépue d'arbres, avait fatigué la hache et le sabre d'abatis par le regain de sa toison vorace. De temps en temps, un layon fuyait à travers les arbres, étroit comme une passée de bête."
Tout est dit : un espace immense que les hommes exploitent sans jamais totalement le dompter. Ils s'y faufilent, ils y coupent du bois, ils y chassent ou y braconnent, mais ils se sentent toujours humbles. Que l'on soit en France, en Belgique, au Luxembourg voire en Allemagne, puisque cette forêt est européenne par essence, ses essences, justement, revêtent et recèlent nombre de réalités pourtant plus nuancées.
Venez voir, venez respirer et vous ressourcer dans les forêts d'Ardenne !
