L’art de la poterie est présent depuis très longtemps dans les Ardennes. En 1627, la notice cadastrale de Terwel indique “ à la Forge-Maillard, des ouvriers faiseurs de vaisselle sortent la terre de leur bras”.
A la fin du XVIIe siècle, des “potiers de terre” travaillaient à Charleville, Raucourt, Omont, Poix-Terron, Ecordal,Monthermé.Mais les plus actives étaient à Neuville-lès-This, Barbe en Croc, Jandun et Boutancourt.

La poterie de Jandun n’a pas une origine aussi ancienne que la poterie de grès de la Forge-Maillart. C’est d’ailleurs le fait du hasard qui fit que l’industrie de la poterie s’établit à Jandun. En 1800, deux marchands de grès, Debruge et Gibon, installés dans le Nord de la France à Sars-Poteries, parcouraient le département des Ardennes pour y vendre leurs produits. Ils remarquèrent alors une terre glaise contenant d’assez fortes proportions de sable quartzeux et d’oxyde de fer, au lieu dit le “Noir-Trou” situé sur le territoire de Neuville-lès-This. Ils prirent un échantillon avant de regagner le Nord. Ils constatèrent que le grain de cette terre glaise était plus fin, ce qui donnait une poterie moins poreuse et par conséquent de qualité supérieure à celle qu’ils fabriquaient. Ils décidèrent donc de quitter le Nord pour s’établir à Jandun.

Les poteries de Jandun étaient façonnées en grande variété : crémeuse pour le lait, terrine, pot à crème, gobelet, broc, etc. La poterie de Jandun déclina lentement dû aux difficultés d’extraction et de transport mais aussi au prix élevé du bois, avant de disparaître définitivement avec la première guerre mondiale.