J’ai parcouru la Transardennaise à VTT
Pierre Pauquay
Ambassadeur depuis 5 années 11 mois
L'Ardenne par Monts et par Vaux
Culture et Randonnées
Comme un petit parfum d'aventure
2 jours d'itinérance
La Grande Traversée de l’Ardenne à VTT (GTA) part à la découverte d’un vieux massif montagneux où coulent de magnifiques rivières et qui se recouvre de forêts majestueuses. Un voyage magnifique que je me suis empressé de reconnaître aux alentours de la forêt de Saint-Hubert. L’occasion d’effectuer également un petit voyage en itinérance solitaire. L’aventure a commencé ce début de septembre…
L’évasion peut commencer et se vivre en Belgique, si proche de nos foyers. Et le voyage débute à la lecture des cartes IGN. Longtemps, j’ai cherché des territoires où le paysage devient un espace infini. L’un d’eux a retenu mon attention. Là bas, du côté de Saint-Hubert et de Nassogne, le paysage s’étend sans contraintes : les vallées encaissées et les cultures ne coupent pas la forêt. Je m’arme d’un crayon pour marquer une partie de la belle trace de la Grande Traversée de l’Ardenne (GTA). La partie sud débute à La Roche-en-Ardenne et s’engage dans la vallée encaissé de l’Ourthe pour rejoindre les grands plateaux de la forêt de Saint-Hubert : ça y est, j’ai trouvé cet espace sans frontière pour y rejoindre ma solitude, cette douce compagne !
Quelques jours plus tard, je me retrouve près de Saint-Hubert pour effectuer une partie de la trace de la GTA sud. Je vais pédaler au bout du monde en Belgique, en son cœur. J’emporte avec moi le strict nécessaire pour aller à la rencontre des paysages de l’Ardenne.
Des espaces libres
Partir en itinérance, c’est rouler autrement. Le VTT devient vélo au sens strict du terme, cette machine qui vous permet d’aller découvrir des lieux magnifiques et non celle à gagner du temps, à monter et à descendre vite. Un nouvel état d’esprit naît : le cycliste devient voyageur. Je roule dans la patrie des vallons, des pentes adoucies, des forêts, du galop gai des rivières. Sur ces espaces, tout est admirable, mystère et poésie de ces horizons. Les chemins épousent la montagne dodue, patinée par les millions d’années. Le chemin est doux, je ne peux l’agresser. La piste vers le ruisseau de la Masblette est à ce titre admirable. Sur la trace de la Transardennaise, la vitesse n’importe plus. Car finalement, en itinérance, on roule moins vite… pour aller plus loin.
Sur cette longue trace, je n’ai pas de compagnie pour me divertir. A défaut, j’aime entendre le bruit des pneus et du doux cliquetis du dérailleur de mon vélo. Il vit, il est mon compagnon de route, comme le fidèle destrier d’un cavalier. J’avance sans me ménager mais sans exploit non plus. Tout me sépare du coureur comme du randonneur. Je deviens une espèce d’homo cycliste qui n’a ni de contrainte de chrono, ni de contingence de kilomètres. Je suis le type parfait de l’homme suprêmement heureux, m’arrêtant où je le souhaite.
Aux alentours de Nassogne, cette partie de Belgique est calme : les routes sont rejetées à l’orée de la forêt, les lumières des villes ne polluent pas le ciel. Quand on y roule, il s’en dégage un vrai sentiment de plénitude. Les hameaux sont des îlots humains au milieu d’une nature préservée. Entre Masbourg et Mormont, l’itinéraire fuit entre les clôtures délimitant l’infini : je voudrais les rompre et ouvrir ces horizons.
C’est en kilomètres parcourus que je vais gagner mon casse-croûte. C’est le moment idéal, divin, la grande récompense matinale. Du côté de Mirwart, je sors de la sacoche une noix de jambon d’Ardenne et du pain de seigle. La forêt résonne du gazouillis des pinsons et des sitelles. C’est l’instant, au bord du ruisseau de Marsau où l’on se sent le plus heureux des cyclistes, cet affamé vigoureux qui va manger avec délectation le pain porté à la sueur de son front. Je goûte à une pure allégresse que tout cyclotouriste itinérant connaît bien…
A Redu, les sacoches et sacs attirent la sympathie : je suis accueilli par les propriétaires d’une l’auberge. Je m’offre le couvert avant de poursuivre vers Daverdisse. Empruntant un large chemin, je laisse une empreinte minime sur la plaine.
En fin de jour, je grimpe pour rejoindre un camping le long de l'itinéraire. De la sacoche du cintre, je retire la tente bivouac pas bien lourde et si facile à monter. Elle permet cette autonomie totale : quel sentiment de liberté elle procure.
Le bonheur du parfum de l’aurore
Au matin, à la pointe du jour, les premiers rayons du soleil caressent mon visage. Le premier réflexe, au lever, est de chauffer l’eau pour un café extra. Le ciel est d’un bleu intense : il faut lever le camp et partir. Je roule durant trois heures avant le retour vers la routine et le point de départ. L’Ardenne m’a donné une bouffée d’évasion. Si les récits et les images provenant de Mongolie et des steppes ensorcèlent le voyageur, l’Ardenne, de La Roche-en-Ardenne à Bouillon constitue le plus inépuisable des réservoirs de liberté et a dispensé à mes yeux des enchantements sans fin. Octroyez-vous deux jours d’itinérance. Vous verrez, la vraie aventure peut commencer et la randonnée à VTT prendra à jamais une tout autre saveur.
Vivre cette expérience
La Transardennaise pédestre est un itinéraire balisé long de 153km, partant de La Roche-en-Ardenne pour rejoindre Bouilon.
La Transardennaise à VTT est un long itinéraire de 272km partant de Malmedy et rejoint Bouillon via La Roche-en-Ardenne. Elle est non balisée mais un road book est disponible sur www.gta.be
La carte pédestre, les roadbooks VTT et vélo ainsi que le guide GTA de randonnée sont en vente à la Maison de la Randonnée - GTA Belgique, à Sprimont (Sainte-Ode) : www.gta.be
L’itinéraire de la Transardennaise à VTT se compose de deux itinéraires :
L’itinéraire Nord relie Malmédy à La Roche en passant par Recht – Gouvy – Houffalize -La Roche-en-Ardenne – 102 km
L’itinéraire Sud relie La Roche à Bouillon en passant par Saint-Hubert – Mirwart - Daverdisse - Bouillon – 170 km
Des formules de séjours avec transfert de bagage sont organisées par Europ'Aventure
www.europaventure.be
J’ai trouvé cet espace sans frontière pour y rejoindre ma solitude, cette douce compagne !