Dans le ciel ardennais
L'une de mes plus belles soirées à bord des ballons de Magic Air Events
5 mins d’évasion
Quelques minutes avant l'envol
Vous est-il déjà arrivé d’avoir le sentiment que le temps s'arrête devant vos yeux? Que vous vous trouvez au bon endroit, au bon moment pour voir tout ce que le monde a à vous offrir ? Et bien c’est exactement le sentiment que j’ai ressenti lors d’un vol en montgolfière, mon premier, au dessus de la région Wallonne, dans la Province de Namur. Seulement possible au lever du soleil ou en fin de journée pour des raisons météorologiques, un vol en montgolfière est tout d’abord une promesse de lumière divine, de celle qui nous réchauffe et donne aux paysages des teintes orangées. J’ai toujours vu sur internet des photos de vols en montgolfière et ma réaction était toujours la même : comment font-ils pour avoir une lumière aussi incroyable ? Et bien j’ai eu ma réponse ! Le secret réside dans une obligation toute bête, une raison de temps, de vent, qui oblige de voler seulement à l’aube ou au crépuscule, moments propices et sécuritaires. Propices aussi, et surtout, à ces lumières si particulières. Mais avant ça, avant d’avoir la chance de voir ça de mes propres yeux, il y avait bien d’autres étapes à passer.
Tout d’abord me rendre au point de rendez-vous, à Han-sur-Lesse, très beau village belge, vers 17h30. Sur place, les différents gérants des ballons expliquent aux futurs voyageurs les consignes de sécurité et le déroulement d’un vol. Certains n’en sont pas à leur premier vol tandis que d’autres, comme moi, ont des étoiles dans les yeux et trépignent d’impatience. Nous apprenons avec surprise et joie que tous les voyageurs participent au montage du ballon. Les différents groupes se forment et c’est un beau moment de convivialité autour de ces géants que nous gonflons d’air après avoir mis en place la nacelle. Les ballons finissent pas se gonfler et se redresser, telles des poupées désarticulées qui reprennent forme. Puis ce moment d’euphorie pré-vol, est finalement remplacé par l’appréhension, le doute, face à ces oiseaux pas comme les autres, ces gigantesques ballons construits de toutes pièces par l’Homme.
La nacelle se soulève doucement puis l'ascension fantastique commence
Et puis, quand toute l’installation est terminée, la nacelle est prête à accueillir les cinq passagers : Eric le conducteur, un monsieur et ses deux enfants, et puis moi. Les feux s’allument au dessus du brûleur, on monte à bord et la nacelle commence à se décoller du sol. La chaleur dégagée par les brûleurs est impressionnante. Au moins, nous n’aurons pas froid, là haut. Quelques minutes suffisent ensuite à enlever toute peur lorsque l’on se retrouve finalement plusieurs mètres au dessus du sol, au dessus de cette terre rassurante, face aux premiers paysages exceptionnels qui s’ouvrent devant nous. A chaque mètre gagné, je me dis que ça y est, c’est surement le plus beau point de vue de la balade. Puis les minutes défilent et je me répète cela durant une heure entière, au point que je ne saurais même pas dire encore aujourd’hui à quel moment ce fut le plus beau. D’ici, à bord de notre panier géant, tout parait si petit et différent. Les maisons ressemblent à des maquettes et les habitants, qui nous saluent chaleureusement, à des fourmis sur lesquels les ballons semblent veiller sagement. La hauteur permet de se rendre compte à quel point la Terre est belle, à quel point nous vivons au coeur de paysages grandioses. Je découvre sous un nouveau jour cette Ardenne que je parcours depuis quelques jours maintenant et elle me semble toujours plus fabuleuse alors même que je n’ai exploré qu’un tout petit pourcentage.
Survol en mongolfière de la forêt ardennaise
Lumière et animaux se donnent rendez-vous pour le spectacle
Et la lumière, toujours merveilleuse, qui devient plus rouge, plus rasante au fur et à mesure de notre vol, jusqu’à transformer les nuages en énormes barbes à papa. L’horizon est seulement parsemé d’autres ballons qui volent ça et là à nos côtés, comme nous, au gré de la brise. Même eux qui étaient immenses, au sol, quelques minutes auparavant, paraissent presque insignifiants dans l’immensité du ciel. Je pourrais rester ici, là haut, pendant des heures et des heures si l’on avait pas l’obligation d'atterrir avant la tombée de la nuit. Mais avant, encore plusieurs minutes à survoler villages et champs de la région, à surprendre quelques lièvres, biches et cerfs qui pensaient être à l’abri de tous regards dans ces hautes forêts. Seuls leurs pas de course brisent le silence qui règne ici. Les quelques mots qui s'échappent de nos bouches sont pour vanter la beauté de ce que l’on a la chance de voir, entremêlés de quelques questions curieuses sur le fonctionnement de notre ballon.
La magie opère pour tous, petits et grands sont sous le charme
Eric, notre “chauffeur” y répond avec plaisir, passionné chevronné, et nous fait même passer à la cime des sapins immenses, confirmant une bonne fois pour toute sa capacité à gérer parfaitement l’engin. On touche les branches du bout des doigts et l’on ramasse même une pomme de pin. Jamais elle ne se serait doutée d’être ramassée un jour celle là. A bord, les deux enfants qui sont avec moi ont des étoiles dans les yeux. Je suis certaine d’avoir les mêmes dans les miens, malgré mes quinze ans de plus. Nous rigolons sur la forme des arbres, en bas, qui ressemblent à des brocolis. Nous montrons du doigt les petites curiosités que l’on ne pourrait jamais voir autrement. Les chevaux et vaches dans les pâturages sont apeurés par le passage de ce gros volatile et se mettent alors à courir à toute allure à travers champs. Comble de cette vue imprenable sur les paysages : une dame nous demande depuis sa maison si, d’en haut, nous voyons ses vaches qu’elle a perdu ! Nous les retrouvons en effet quelques mètres plus loin, en lisière de forêt. Nous sommes les nouveaux gardiens de troupeau et avons effectué notre bonne action de la journée !
Un atterrissage pas comme les autres
Encore quelques minutes avant le retour. Eric repère un champ, assez large et proche d’une route afin que sa femme vienne nous récupérer. Puis c’est la descente, parfaitement assurée par ces conducteurs pas comme les autres, qui nous font atterrir dans un champ, au milieu de nul part. On se sent comme des explorateurs atterrissant au hasard sur une nouvelle planète, venus explorer les lieux pour la première fois et totalement déconnectés après ce vol. Quelques secousses, obligatoires lorsque la nacelle touche le sol, rendent l'expérience toujours plus unique d’un vol en montgolfière.
Nous sommes gentiment ballotés le temps que le ballon finisse par se coucher de tout son long dans le champ. Il est désormais temps de tout ranger, effectuer à l’envers tous les gestes faits lors de la préparation.
Le retour à la réalité est difficile. Heureusement le moment se poursuit encore un peu le temps de trinquer à ce vol, en plein milieu du champ. Puis je repars dans la nuit, avec mon certificat de baptême de l'air en montgolfière dans la main, qui me rappellera la magie de ce moment passé dans le ciel ardennais.
Vivre cette expérience
Magic Air Events
Rue de Malispré, 32, B-5580 Han-sur-Lesse
Tél: +32 (0)4 76 79 03 87
www.magicairevents.be
Dans le ciel ardennais
L'une de mes plus belles soirées à bord des ballons