Photo de la nature environnante sur le chemin vers le bivouac en forêt de Saint-Hubert par Pauline de Unloved Countries

Nous avons marché 54 km dans la forêt de Saint-Hubert

 

 

 

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Pauline - Unloved Countries

Ambassadeur depuis 4 années 5 mois

Tente l'aventure

Voyage dans des destinations méconnues

Aucun point d'eau sur le tracé

Nous avons marché 54 km dans la forêt de Saint-Hubert

2 jours de marche / 1 bivouac

Pour le premier bivouac de notre vie, nous testons une partie de la boucle “entre Lesse et Lhomme”, un tracé long de 78 km en pleine forêt de Saint-Hubert. Une longue distance pour des novices comme nous mais pas impossible. L’expérience nous vaut quand même des pieds en feu et un bon paquet de crampes musculaires mais le plus important : la découverte d’un des plus grand massifs forestiers de Belgique.

 

Une expérience à ne pas sous-estimer

S’engager sur une marche de minimum 24km par jour n’est pas une expérience à prendre à la légère. Nous en avons conscience lorsque nous démarrons notre périple à partir du village d’Anloy, l’un des villages-relais du tracé. De plus, le chemin que nous faisons reprend une bonne moitié de la boucle entre Lesse et Lhomme mais part ensuite dans les bois sans balisage. Notre seul point de repère est la trace GPX de notre montre, envoyée par Julien du blog Sentiers du Phoenix! Il a lui-même effectué la randonnée quelques mois auparavant. Donc nous partons à l’aventure sous un ciel grincheux en sens inverse du tracé balisé. Nous devons rejoindre l’aire de bivouac la plus proche située au 23ème km, le Bois du Bané.

Le sentier entier sur la carte et la trace GPX sur la montre - Pauline de Unloved Countries

Le tracé emprunte d’abord la route puis s’engouffre rapidement dans la forêt de Saint-Hubert. Nous vérifions régulièrement la flèche indiquant la bonne direction sur la montre. C’est moins aventureux que d’utiliser une carte papier mais plus rassurant pour des novices comme nous. D’autant plus qu’il n’y a pas de point d’eau sur le tracé. Nous sommes en totale autonomie. J’ai pris soin d’emmener ma gourde filtrante. Elle nous permet de boire à quasiment n’importe quel point d’eau. La gourde filtre 99,9% des bactéries et des protozoaires ainsi que les micro-organismes. Elle est un must-have en pleine nature. Nous la rechargeons à maintes reprises dans les ruisseaux au fur et à mesure que nous avançons vers le bivouac.

 

La distance commence à se faire sentir dans mes jambes. Tim souffre surtout du dos à cause de son sac. Nous faisons une courte pause pour réajuster le poids trop important sur ses épaules. Peu habitué à porter de lourdes charges en randonnée, il n’a pas mesuré l’importance de porter le poids sur ses lombaires et non sur ses épaules. Une fois ce point revu, il se sent tout de suite plus soulagé et nous repartons rapidement. Le soleil avance dans le ciel mais on ne peut pas en dire autant des kilomètres parcourus. J’ai la vague impression que nous avançons trèèèès lentement! Nous arrivons enfin à l’aire de bivouac après 6 heures de marche. Il est temps car nos pieds sont en surchauffe.

Un sentiment mêlé de liberté et de fatigue

Quel chemin prendre ? - Pauline de Unloved Countries

L’aire de bivouac du Bois Banè est très sauvage. Elle est constituée d’un coin pour faire du feu, d’un banc et rien d’autre. Pas de point d’eau. Deux randonneurs y ont déjà posé leur tente lorsque nous arrivons. Nous préparons notre campement avec le sentiment d’avoir accompli un exploit tellement nos muscles et nos pieds nous font mal. Une impression de liberté me submerge malgré la fatigue. Marcher, boire, manger et dormir en pleine nature nous fait revenir à des temps anciens où l’homme passait seulement son temps à chercher de quoi se nourrir et un abri pour la nuit. Un sentiment qui se fait rare dans nos vies actuelles parfois déconnectées de la nature et de nos instincts primaires. 

 

Le deuxième jour s’avère encore plus sportif que le premier déjà particulièrement difficile. 29km nous attendent ! Ce sera d’ailleurs plutôt 30...Notre cadence est beaucoup plus rapide malgré nos courbatures de folie. À 4km de la fin, je suis à deux doigts de faire du stop. Je termine en mode automatique, au mental, sur la route qui nous ramène à notre point de départ. Cette fois-ci, le soleil brille comme s’il nous récompensait d’avoir accompli l’expérience jusqu’au bout! Je n’arrive presque plus à marcher tellement j’ai de courbatures. Mais je suis heureuse d’avoir terminé la boucle en entier. Tim, lui, se porte presque comme un charme. Sa condition physique de marathonien y est sans doute pour quelque chose. 

La forêt est très dense à certains endroits du parcours - Pauline de Unloved Countries

La beauté des lieux

Malgré l’effort et les courbatures, nous apprécions la beauté des paysages à chaque instant de notre parcours. La Grande Forêt de Saint-Hubert s’étend sur 100 000 hectares, la moitié étant recouverte d’arbres et le reste de paysages très divers.

 

Donc tantôt, nous traversons la forêt dense. Si dense qu’à certains endroits, le chemin se fait sombre en plein jour. Tantôt nous marchons à travers des tourbes marécageuses. La Réserve de la Vieille Rochette en fait partie. Elle abrite de nombreuses espèces protégées comme le Cuivré de la bistorte. Cet étrange nom désigne un petit papillon menacé de disparition. Quelques kilomètres plus loin, une vallée s’étend devant nous. Des vaches broutent tranquillement l’herbe à portée de museau, observant d’un air morne ces deux randonneurs exténués longeant leur pré carré.

 

Parfois l’histoire se rappelle à nos yeux. Sur le chemin des Croix du 22 août 1914, des drapeaux français et allemands se mélangent et décorent les croix plantées aux abords du tracé. Elle sont là pour nous rappeler la mort de milliers de soldats ici même durant la Grande Guerre.    

Pas de traces du maître des lieux

Couleuvre à collier - Pauline de Unloved Countries

Nous faisons également des rencontres attendues dans ces contrées réputées pour la chasse. Un renard croise furtivement notre route au détour d’une clairière. Un gros lièvre se carapate en vitesse à notre approche nous laissant juste le temps de voir son arrière-train. Et le plus surprenant, nous croisons la route de deux couleuvres à colliers en bordure de chemin! Je ne m’attendais pas à voir cet animal ici en pleine forêt belge. Malheureusement, malgré la période, en pleine saison du brame, nous n’avons pas la chance d’apercevoir le maître des lieux. Le cerf ne se montre pas une seule fois durant notre périple.   

La nature environnante sur le chemin - Pauline de Unloved Countries

Bien se préparer avant de se lancer

Cette randonnée n’est pas très technique, le sol étant relativement plat tout au long du parcours. Mais les distances à parcourir ne sont pas à prendre à la légère surtout avec un sac de randonnée. Vous devez marcher au moins 23/24km par jour pour atteindre l’aire de bivouac sur ce tracé et 27km le deuxième jour. Ils se sont allongés à 30 pour nous car nous avons cherché notre chemin à plusieurs reprises et peut-être aussi emprunté ce qu’on appelle un raccourci long! Il faut savoir qu’en Belgique, il est interdit de bivouaquer en dehors des aires prévues à cet effet

Des balises pas tout le temps visibles

Prenez des chaussures confortables avec lesquelles vous vous sentez à l’aise pour parcourir de longues distances. Les chaussures de randonnée ne sont pas une obligation surtout si vous n’êtes pas habitué à les porter durant des heures. Les miennes m’ont valu pas mal de bleus aux chevilles et deux grosses chutes car mes lacets s’emmêlaient entre les chaussures!

 

Pensez à prendre une gourde filtrante avec vous que vous pourrez recharger sur le tracé. Prévoyez d’en garder un peu pour la cuisine si vous avez prévu de faire bouillir des aliments. Sur le tracé de Julien, attention à ne pas vous perdre car vous êtes en sens inverse. Les balises ne sont pas aussi bien visibles que dans le sens de marche de la boucle de 78km. Et si la météo s’annonce grincheuse, n’oubliez pas un ciré qui vous protège de la tête aux pieds car rien de plus désagréable que l’humidité sur les vêtements.

 

Bien entendu, ces conseils vous paraîtront sans doute évidents si vous êtes un randonneur averti mais serviront peut-être à d’autres. Alors autant prévenir que guérir!

Vivre cette expérience

2/3 de la boucle entre Lesse et Lhomme :

Contacter Julien du blog Sentiers du Phoenix pour obtenir le tracé
www.sentiersduphoenix.be

 

Infos sur la boucle de 78km :

www.lagrandeforetdesainthubert.be
(cliquez sur Promenade à la carte en bas à droite pour avoir accès à toutes les randonnées listées)