Les aurochs au domaine de Han-sur-Lesse

J'ai parcouru le sentier pédestre du Domaine des grottes de Han

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Jonas Mossiat

Ambassadeur depuis 5 années 9 mois

Fils de Meuse
Food et Terroir

La pluie aura été notre meilleure alliée pour apercevoir les animaux au mieux

Un sentier pédestre pour découvrir la faune européenne

             Il pleut en Ardenne, que faire ? Les 5 km de marche à travers les forêts et plaines de Famenne au Domaine des grottes de Han sont peut-être la meilleure idée.

 

5 mins d’évasion

Incontournable de l’Ardenne, le domaine de Han-sur-Lesse et son parcours pédestre de 2 ou 5 km, à travers forêts de caduques et plaines, nous ont permis de partir à la rencontre de la faune de nos contrées et des “Big Five” européens. Le ciel menaçant de ce dimanche de mai aura été notre meilleur allié pour guetter au mieux les animaux du parc. Je vous emmène donc en safari ardennais !

 

Hésitations. Une fine pluie couvre la campagne alors que l’on se réveille doucement, Julien et moi, ce dimanche. Il ne fera pas beau, mais l’envie de partir à la découverte de la faune endémique de l’Europe est plus grande que moi. Ni une, ni deux, après le café, on valide l’activité. Je prépare le pique-nique en n’oubliant pas de glisser deux Chouffes, tandis que Julien prépare bottines et vestes dans la voiture. Enfin, direction Han-sur-Lesse à travers les routes des campagnes de Famenne que la brume câline et que la rosée fait scintiller.

 

 

 

Enfin arrivés, nous ne regrettons pas ce choix. L’annonce de la météo maussade a refroidi les touristes et à l’heure de prendre le train qui nous emmène par l’ancienne voie de chemin de fer, nous sommes les seuls à descendre au départ de la promenade. La forêt humide dégage en ce début d’après-midi ses odeurs boisées.

Sur les routes de Famenne - J. Mossiat
On monte dans un train qui emprunte l'ancienne ligne de chemin de fer - J. Mossiat

Pluie et printemps: le combo idéal!

Déjà, au loin, quelques bois de rennes se font apercevoir dans la plaine. Le personnel de l’accueil nous avait prévenus: choisir de visiter le domaine par ce temps, c’est la garantie de voir les animaux à coup sûr. Lors des chaleurs estivales, ces derniers préfèrent l’ombre de la forêt et vous aurez par conséquent moins de chances d'apercevoir la faune...

 

Deuxième bonne idée: le printemps est le moment des naissances dans le parc. Par conséquent je ne peux que conseiller une visite lors d’un dimanche pluvieux de printemps ! Le troupeau de rennes qui somnole devant nous accueille depuis peu deux beaux bébés qui gambadent déjà auprès de leur mère. La randonnée donc commence bien.

Les rennes sont les premiers animaux que l'on rencontre sur le sentier pédestre - J. Mossiat
On immortalise l'instant, la première rencontre - J. Mossiat

Tout le long des 2km de randonnée assez facile à travers la forêt, des panneaux didactiques nous informent de l’histoire du domaine et des animaux à proximité. Espèces rares et communes, toutes endémiques, défilent devant nos yeux: grands ducs, chouettes effraies et surtout quelques sangliers remuent la terre au loin. Les points de vue sont les plus remarquables de la région. La brume a envahi la plaine et depuis l’éperon rocheux où nous nous trouvons Julien et moi, il est possible d’observer les aurochs brouter en toute quiétude. Ils ne sont pas tous calmes, mais cela, nous le verrons plus tard !

La brume matinale a envahit la plaine - J. Mossiat
Les renards polaires en pleine sieste - J. Mossiat
Des passerelles dans les arbres permettent de surplomber l'enclos des renards arctiques - J. Mossiat

Un peu plus loin, des passerelles ont été installées dans les arbres pour prendre un peu de hauteur et observer l’une des plus mignonnes espèces du domaine: les renards polaires. Jackson, Speedy et Tjarek font la sieste mais n’oublie pas de jeter un œil sur nous,... On ne sait jamais ! Je reste d'ailleurs encore persuadé que Jackson, plus gris que son frère et sa sœur, reconnaît son prénom. Oreilles pointées dans le vent, il regarde, amusé, les deux grands enfants que nous sommes crier son nom. Arrivés en 2018, les trois jeunes semblent curieux et joueurs. On apprend que Speedy, la femelle, peut mettre jusqu'à 8 et 10 petits par portée. On croise les doigts !

 

Le parcours reprend sur les passerelles que la pluie a rendues glissantes. La vue sur cette plaine de Famenne nous accompagne ici aussi, à 5 mètres du sol. Les installations rajoutent à l'expérience. Petits, comme grands, on ne peut s'empêcher de les faire bouger un maximum !

 

Enfin, on approche tout doucement du plus connu des Big Five: le loup ! Ahouuuuuuu !

Le grand "méchant" loup

Les loups sont proches ! - J. Mossiat

Le premier "Big Five" et non des moindres: le loup !

 

Nous sommes étonnés que la meute ne compte qu’une seule femelle pour 7 mâles. Une soigneuse nous expliquera plus tard qu’il s’agit d’une meute recomposée. Un mâle dominant et son fils, un "wannabe chef" qui ne manque pas de caractère, dirige toute la bande. En captivité, bien que l’enclos soit grand, cette proximité n’est pas idéale pour ce fauve qui peut parcourir des distances folles à l’état sauvage. Par conséquent le nombre de loups diminue. De 11, ils ne sont plus que huit. Des bagarres éclatent de temps en temps, pouvant être fatale au plus faible.

 

Julien remarque aussi que plusieurs loups marchent la queue rentrée vers le corps. Il s’agit des membres de la meute qui se sont soumis au chef. Les panneaux informatifs sont décidément bien pratiques.

La plaine aux sikas - J. Mossiat
Combat de marmottes, qui va gagner la carotte ? - J. Mossiat
On observe les marmottes sans trop se montrer - J. Mossiat

Une plaine remplie de sikas, une espèce de chevreuils nains, s’ouvre à nous après l’enclos des loups. Soudain, un bruit se fait entendre… et ce sont deux marmottes gaillardes qui décident de jouer les chefs. Toutes dents (jaunes!) dehors, on sort les muscles pour impressionner son adversaire… deux minutes. L’appel de la carotte est plus fort et les deux compères retournent vite au banquet. 

Des naissances en veux-tu, en voilà !

L’heure du pique-nique se fait tout doucement sentir. Le Tivoli, ancienne station de gare, se prête parfaitement à cela. Je regrette un peu d’avoir préparé un casse-croûte, car leur pain bagnat me fait beaucoup d’oeil. Leur assortiment de bières aussi… Une gentille soigneuse nous informe que la voiture de safari nous attend dans la plaine. Et privatisée s’il vous plaît ! Toujours aucun visiteur à l’horizon pour partager la voiturette électrique. C’est décidément la journée parfaite ! On finit notre Chouffe et l’on court voir la meute de loups arctiques avant de rejoindre la soigneuse (dont j’ai malheureusement oublié le nom).

A une centaine de mètres du Tivoli, l'enclos des loups arctiques s'étend entre arbres et terriers. Deux aires d'observations ont été installées pour notre plus grand plaisir. Si les loups adultes, au pelage clair, sont repérables facilement, quelle joie d'apercevoir, à leurs pattes, une flopée de petites boules de poils gris ! Les louveteaux sont en plein jeux et courent partout, mais jamais loin de leurs parents. Il s'agit d'une grande première pour nous, et admirer le spectacle en toute tranquillité est d'autant plus plaisant. Les sourires s'agrandissent décidément de minutes en minutes sur nos visages. Après un petit quart d'heure, nous décidons de rejoindre la soigneuse dans la plaine qui nous attend avec le safari-car.

Les loups arctiques et leur nouvelle portée au Domaine des Grottes de Han - J. Mossiat

A ce moment, vous pouvez continuer le chemin à pied dans la plaine, ce que je conseille fortement. Cela permet de voir un plus grand nombre d'animaux et surtout de prendre le temps. Vu l'opportunité de l'expérience de bénéficier du safari-car pour nous tous seuls, nous sautons sur l'occasion, ce qui nous laissera du temps pour faire la visite de la grotte et surtout de voir le nouveau spectacle sons et lumières que je n'avais jamais eu l'occasion de voir.

Les quatre Big 5 européens de la plaine : le bison, le lynx, le glouton et l'ours

Nous sommes pris en main par la soigneuse qui va nous conduire à travers la plaine. Nous pouvons apercevoir des vautours, cigognes, les lynxs et partout, des aurochs. Mais,... n'avait-il pas disparu, l'auroch ? Si, en 1623, nous explique, en conduisant, la soigneuse. Nous sommes aujourd'hui en face de l'espèce reconstituée génétiquement. A les voir brouter paisiblement dans la vaste plaine humide, nous nous disons que l'animal est aujourd'hui dans de bonnes mains. Quelques veaux au pelage brun clair sont aussi nés cette année. Leurs cornes sont d'une taille impressionnante. S'ils sont en liberté dans la plaine, ceux-ci n'approchent que rarement les visiteurs. Entre les aurochs, bouquetins, daims et biches siestent tranquillement, nous regardant passer sans vraiment se soucier de notre présence. Un pur bonheur !

 

Deux espèces d'équidés vivent aussi dans la plaine. Le tarpan, une espèce disparue et, tout comme l'auroch, recréée génétiquement, ainsi que le cheval de Przewalski, dont le dernier troupeau fût découvert fin des années 1800. Depuis lors, et grâce au travail de nombreux centres à travers le monde, des troupeaux sont réintroduits en semi-liberté en Mongolie, d'où ils viennent, pour sauver l'espèce.

Partout, des aurochs ! - J. Mossiat

Nous finissons tout doucement le tour jusqu'à l'enclos des ours. Comme je le disais auparavant, le tour en safari ne permet pas d'apercevoir correctement le glouton et les ânes du Poitou. 

 

A l'heure de notre visite, le Domaine s'apprête à accueillir 3 ours bruns supplémentaires. Une vraie révolution pour le parc. Ces derniers seront installés dans un tout nouvel enclos à côté des deux ours présents depuis des années, Willy et Marlène. J'aurais l'occasion de participer à l'inauguration quelques semaines plus tard, une réelle célébration d'envergure pour le Domaine.

Marlène se repose paisiblement - J. Mossiat

La visite se termine pour nous sur cette belle note. Nous continuons par la découverte des incroyables grottes et le spectacle qui vaut lui aussi le détour. 

 

En famille, entre amis ou comme nous, à deux, vous ne serrez pas déçus par l'expérience. Le sentier pédestre permet d'observer à son rythme la faune européenne et l'impression de bien-être des animaux est sans équivoque. Le fait que les visiteurs aient le choix entre le safari, le sentier pédestre, un peu des deux, la visite des grottes permet de ne jamais se sentir envahit. Pour les plus courageux, une journée pluvieuse reste votre meilleure alliée !

Une inauguration exceptionnelle

Comme je le disais, j'ai eu l'opportunité de me rendre à l'inauguration exceptionnelle du nouvel espace pour les ours et pour l'accueil des 3 jeunes oursons. Après un discours émouvant de Brigitte Malou, administratrice du Domaine des Grottes de Han, nous avons pu aller observer les nouveaux occupants ! Un vrai régal ...

Les nouveaux ours du Domaine de Han - J. Mossiat
Les nouveaux ours du Domaine de Han - J. Mossiat
Les nouveaux ours du Domaine de Han - J. Mossiat

Vivre cette expérience

 

Domaine des Grottes de Han
Sentier Pédestre 
Rue Joseph Lamotte 2, 5580 Han-sur-Lesse
Tél: 084 37 72 13
http://www.grotte-de-han.be/fr

 

Horaires

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